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UNE AUTRE CATHEDRALE QUI BRÛLE EN ALSACE  

Notre-Dame de Paris gravement endommagée par un incendie ! Toute la France est en deuil. Des séances de prières sont organisées aux abords de l’édifice. Comme à l’unisson les Parisiens pleurent leur cathédrale, ce qui peut se comprendre car on ne peut évidemment qu’être touché par ce désastre architectural frappant un édifice vieux de 800 ans. L’émoi est donc grand. « C’est la mère des cathédrales », s’est écrié l’abbé Grosjean du diocèse de Versailles, non sans exagération ! Cet incendie est un « drame national », une « blessure à notre histoire », un « coup porté au cœur des Français »… entend-on dire à la télé. Et la surenchère continue !! Quant aux chaînes info, comme à leur habitude, elles surfent sur l’émotionnel pour maintenir le saisissement.

Du coup, immédiatement, l’argent pour la reconstruction de la charpente et du toit s’est mis à couler à flot : en deux jours, près d’un milliard récolté (sommes défiscalisables) !!! « Nous rebâtirons Notre-Dame parce que c'est ce que les Français attendent, parce que c'est ce que notre histoire mérite, parce que c'est notre destin profond (…) c'est notre histoire, notre littérature, notre imaginaire, le lieu où nous avons vécu tous nos grands moments », a dit Emmanuel Macron le soir de l’incendie. Et déjà ce matin, il annonce que tout sera reconstruit d’ici 5 ans ! Ouf, toute la France respire à nouveau !! 

Mais en Alsace, il y a une autre cathédrale qui brûle et se consume doucement depuis des décennies, abandonnée à son triste sort par les mêmes qui pleurent aujourd’hui sur Notre-Dame. Celle-ci est privée de pompiers pour éteindre les flammes pour la sauver et se désintègre lentement sous nos yeux dans l’indifférence de nos gouvernants. C’est une cathédrale « immatérielle », une cathédrale de la spiritualité, de l’esprit, de l’histoire et de la culture alsaciennes. C’est une cathédrale deux fois millénaire : il s’agit de notre langue livrée aux flammes par une idéologie politique mortifère qui veut la réduire en cendres. Et cette cathédrale-là, qui nous appartient en propre, celle sur laquelle personne ne pleure, elle ne pourra plus être reconstruite. Sans mobilisation pour la sauver, la perte sera définitive ! Alors, ce matin, j’ai pris la décision d’envoyer un chèque au FILAL ! 

Bernard Wittmann (17.4.2019)