A propos de la suppression de la clause de compétence générale des départements et des régions 

La suppression de la clause de compétence générale des départements et des régions nous livre pieds et poings liés au bon vouloir de Paris dans certains domaines. Qu’en est-il pour notre langue régionale l’alsacien dont la forme standard et littéraire est aussi la langue de nos voisins ou cousins européens suisses alémaniques, luxembourgeois, autrichiens, Sud tyroliens d’Italie, mosellans germanophones, danois  ou néerlandais proches de la frontière allemande, belges germanophones (etc..) ?

L’ÉMIGRATION DES ALSACIENS SUITE A LA GUERRE DE 1870/71 :

Le mythe du plébiscite par les pieds 

Dans le traité de paix de Frankfurt / Francfort (10 mai 1871), la clause de l’option témoignait d’un esprit très libéral pour l’époque puisque tous les habitants, Alsaciens ou Français de l’Intérieur, pouvaient rester en Alsace et bénéficier de la citoyenneté allemande, accordée d’office en cas de non option. Il n’y eut donc aucune expulsion. Il n’en sera hélas pas de même en 1918 où les sinistres « Commissions de triage », expulsèrent de force entre 128 000 et 150 000 Alsaciens-Lorrains germanophiles (les « bochophiles ») et Vieux-Allemands en se fondant sur des critères ethniques (cartes A-B-C-D)[1]. Ajoutons encore que si, en 1872, les optants pouvaient emporter toute leur fortune, ceux que la France allait expulser en 1918 n’eurent droit qu’à « 30 kg de bagages à main et au maximum 2 000 Marks en billets de banque » et perdirent toutes leurs autres économies !