À paraître en mars 2025 aux éd. Yoran Embanner Kerbail 29270 Cléden-Poher
Tél. : 06 83 48 11 96 /
« Nos ancêtres les Alamans et leurs lois coutumières » par Bernard Wittmann
En prévente : 18,50 € chez l’éditeur
Pourquoi ce nouveau livre sur nos ancêtres ?
Jetés aux oubliettes de l’histoire pour ne pas cadrer avec le roman national
Pour avoir triomphé des Romains, dont la France se veut l’héritière culturelle, et être à l’origine du germanisme alsacien, nos ancêtres Alamans sont les mal-aimés de l’historiographie officielle française qui les rejette invariablement hors du référentiel national caractérisant la nation censée puiser ses racines dans la latinité.
Leur réputation d’être « le peuple le plus franchement germanique de toute la Germanie » (dixit Joseph Calmette), leur vaut d’être frappés d’interdiction mémorielle et relégués dans les franges sombres de l’histoire. Le Ve siècle, qui marque leur arrivée et leur implantation définitive en Alsace, n’est-il pas souvent qualifié de « ténébreux » ? De fait, tout est fait pour que l’histoire de ce peuple reste ignorée des Alsaciens. Leur nom même semble relever d’un tabou : cachez ces Alamans que nous ne saurions voir ! Et pourtant, par sa dimension fondatrice, la période alamane est probablement la plus importante de l’histoire de l’Alsace.
Union séculaire de l’Alsace et de la Souabe
L'épopée alamane, disruptive par rapport au roman national français, version idéologisée du passé de la nation et prescrite de façon dogmatique, est ainsi reléguée au rang de non-sujet. Il en résulte que l’importance de ce peuple est à présent totalement méconnue des Alsaciens qui ignorent à peu près tout de leurs ancêtres. Ainsi, quand ils qualifient péjorativement, et avec une pointe de mépris condescendant, les Allemands de « Schwowe » (Souabes), ils oublient simplement que les Souabes sont d’origine alémanique, comme eux ! En effet, la proximité géographique, la parenté ethno-linguistique et la grande route historique du Rhin, dont le coude de Bâle indique la voie vers le Danube, ont toujours uni la Souabe et l’Alsace, si souvent associés dans l’histoire et qui ont tant de caractères communs, jusqu’aux coutumes, aux goûts populaires, ou la façon de bâtir les maisons.
Pendant des siècles, les trois grands monastères alamans de Saint-Gall, Reichenau et Murbach en Alsace, furent les principaux centres de culture du monde alémanique ; les Annales de l’abbaye de Murbach n’ont-elles pas été publiées sous le nom d’Annales Alamannici ? Ils contribuèrent aussi à tisser des liens moraux séculaires entre l’Alsace et la Souabe. Quant aux ducs d’Alsace et de Souabe, c’est en Alsace qu’ils résidaient de préférence. Avec l’arrivée de l’imprimerie, Strasbourg deviendra « la capitale intellectuelle du monde alaman » et Freiburg une dépendance littéraire de Strasbourg « capitale de l’Alémanie », écrit le grand historien littéraire Joseph Nadler (1884-1963) (Literaturgeschichte der deutschen Stämme und Landschaften - Regensburg 1912–1928).
Réhabiliter nos ancêtres et les réintégrer dans notre histoire
Il m’a donc semblé important de poursuive le travail de réhabilitation de nos aïeux Alamans commencé avec mon précédent livre titré Nos ancêtres les Alamans fondateurs de l’Alsace. Le but poursuivi est de les tirer de l’oubli pour les réintégrer dans notre histoire en leur redonnant la place qu’ils méritent. En effet, l’identification des ancêtres est, pour tout peuple, un élément indispensable au processus de construction identitaire : la connaissance de notre histoire ancienne contribue à façonner notre identité d’aujourd’hui.
Or, pour ce faire, outre l’archéologie, les textes anciens et les recherches historiques effectuées en Suisse et en Allemagne, nous disposons aussi de deux codes juridiques alamans des VIIe et VIIIe siècles, le Pactus et la Lex Alamannorum, le premier ayant sans doute vu le jour en Alsace dans le palais royal de Marlenheim-Kirchheim entre 613 et 623.
Pactus et Lex des sources documentaires exceptionnelles
Élaborés avec l’assentiment du peuple alaman, ces deux recueils de lois coutumières permettent de mieux cerner les mœurs et le mode d’organisation sociale de nos aïeux. Ce sont des sources documentaires de première importance qui révèlent nombre de coutumes enfouies dans le passé lointain de nos ancêtres jusqu’aux époques mérovingienne et carolingienne : « La loi vient de la nuit des temps. Elle n’est pas seulement celle des juristes, puisqu’elle puise ses origines dans le droit non écrit des lointains ancêtres », écrit l’historien et professeur de droit Jacques Foviaux (Annales d’histoire des facultés de droit et de la science juridique, 1986, p. 21).
De plus, Pactus et Lex viennent invalider le préjugé de primitivité que les études historiques françaises accolent aux Alamans. En effet, ces codes nous montrent que nos ancêtres avaient déjà codifié le droit pour apaiser la violence, par le recours à la « composition » (Wergeld), et organiser le « vivre ensemble ». Avec les autres Germains, ils ont également apporté avec eux les idées neuves de contrat, d’autogestion, de propriété commune (Allmende, gemeinen Marken) et de liberté individuelle, contribuant ainsi à fonder l’ébauche d’une société de droit.
Dans d’autres domaines, ils ont aussi fait la preuve de leur aptitude à la civilisation notamment à travers la production de belles armes, de fins objets d’orfèvrerie et la construction de grandes abbayes avec leurs célèbres bibliothèques de manuscrits comme celles de Murbach, Munster, Saint-Gall ou Reichenau.
Restituer aux Alsaciens une part fondatrice de leur identité
Écrit dans un souci de vulgarisation et de rectification historique pour restituer aux Alsaciens une part fondatrice de leur identité, cet ouvrage vise à mettre en lumière la législation primitive remarquable sur laquelle l'identité alsacienne s'est construite. Évoquant l’importance historique du Pactus et de la Lex, l’historien Bruno Krusch (1857-1940) écrit : « Encore avant Charlemagne, et son action politique qui marqua le début de l'historiographie, des lois ont été promulguées ici à l'intention d’une tribu allemande (les Alamans) par lesquelles elle a atteint un niveau culturel supérieur »(1).
Bernard Wittmann
En prévente sur le site yoran-embanner.com
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Broché -17x24 cm - 240 pages- ISBN : 978-2-36747-112-9 – 18,50 €
Cité par Vincent Schwab, Volkssprachige Wörter in Pactus und Lex Alamannorum, University of Bamberg Press, 2017, p.15