Hôpital civil de Strasbourg : bâtiments historiques en péril
Voilà des décennies que le patrimoine immobilier de l’Hôpital civil, qui s’étend sur 25 hectares[1] au centre de la ville et sur lesquels étaient implantés 45 bâtiments, est l’objet de convoitises et soumis au démantèlement… à huis clos ! D’anciens bâtiments sont détruits, de nouveaux sont construits sans respect du cadre architectural existant, d’autres remodelés, d’autres encore restent sans affectation, des espaces verts se rétrécissent ou disparaissent alors que sont ouverts des parkings…
Petit historique des lieux
Le premier document officiel concernant l’Hôpital civil date de 1143 et fut rédigé par l’évêque Burckhart (1141 à 1162). Aux siècles suivants, l’hôpital fut déménagé à plusieurs reprises : placé d’abord à côté de la cathédrale, en 1316, on le déplace hors de l’enceinte de la cité. Démoli entre 1392 et 1393, il est finalement reconstruit derrière les remparts à l’emplacement actuel (1398). En 1716, un terrible incendie ravage tout le bâtiment principal. La reconstruction démarre en 1725 sur les fondations de la cave (1395) restée intacte et ne sera achevée qu’en 1741 : il s’agit d’un grand bâtiment tout en longueur avec une immense toiture renfermant trois étages de greniers qui regorgeront de vivres.
Bâtiment principal de l’hôpital reconstruit après l’incendie de 1716 (Photo B.W)
L’hôpital a connu deux extensions majeures sous le Reichsland [2]
Sous le Reichsland (1871-1918) fut engagé un formidable travail de modernisation de l’institution hospitalière de l’époque. Ainsi, on mit en place un système qui préfigure les centres hospitalo-universitaires : chaque chaire de l’université est couplée à un institut où sont pratiqués enseignement et recherche avec du matériel de pointe. Parmi les enseignants, on trouve plusieurs prix Nobel.
Dans le domaine hospitalier, ces nouvelles structures comptaient parmi les plus modernes et les mieux équipées en matériel de pointe en Europe : « En dépit des insuffisances relevées par les médecins, les Hospices civils peuvent se targuer, au début des années 20, d’être parmi les hôpitaux les plus modernes de France, sinon le plus moderne », écrit Denis Durand de Bousingen[3]. De nombreux aménagements paysagers furent réalisés, allées, jardins, bancs, plantation d’arbres… pour servir la qualité de vie des patients. Avec l’Orangerie, l’Hôpital deviendra un des principaux poumons verts de Strasbourg, objet de la fierté des Strasbourgeois qui ont toujours marqué leur attachement à ce lieu où des générations d’Alsaciens, frappés par la maladie, ont souffert ou sont morts.
Cependant, ce patrimoine, particulièrement celui hérité du Reichsland, reste toujours en attente de reconnaissance.
De 1871 à 1901 : l’Université est dotée « de somptueux instituts scientifiques, animés par des enseignants de renom appelés de toute l’Allemagne »[4]. Une série de cliniques voient le jour : chirurgie A, psychiatrie, gynécologie, ophtalmologie, médicale A, dentaire… La majorité des nouveaux bâtiments sont de style Empire (Wilhelmien), certains avec une influence Renaissance italienne.
De 1906 à 1914 : Une dizaine de cliniques sont encore construites sous la houlette de la ville et de l’hôpital (cliniques infantile, maternité, dermatologie, neurologie avec service central de radiologie et de physiothérapie, ORL…). En 1914 est inauguré un grand ensemble formé par la médicale B et la chirurgie B.
Les bâtiments construits durant cette période sont tous « teintés de régionalisme ».
Médicale B (photo B.W)
Chirurgie B (photo B.W)
Clinique Médicale A – Carte postale 1911 (source : Couverture de la Revue de l’Association « Les Amis des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg » n°18 – 2007)
Clinique dentaire (pavillon Leriche) (Photo B.W)
Espace vert avec banc datant du Reichsland (Photo B.W)
Le début des problèmes
Après 1945, les conventions vont se multiplier en se complexifiant et le poids du Ministère se fera de plus en plus pesant. Des fonctionnaires hospitaliers toujours plus nombreux vont venir de l’Intérieur où les pratiques professionnelles sont parfois différentes. Un flou s’installera dans les mécanismes de décision, ce qui favorisera une certaine opacité dans la gestion. Et devant la carence des dotations de l’État, l’argent manquera de plus en plus.
En effet, dans l'histoire des modes de financement de l'hôpital, on distingue trois grands moments. Dans les années 1970, les hôpitaux sont rémunérés au nombre et à la durée des séjours des patients hospitalisés. Ce mode de financement est jugé inflationniste, les dépenses hospitalières n'étant pas plafonnées. Dans les années 1980, un système d’enveloppe globale est institué pour l’hospitalisation publique : la dotation globale de financement. Cette enveloppe annuelle de dépenses est fixée a priori pour chaque hôpital. L'enveloppe globale oblige chaque hôpital à ne pas dépasser les crédits qui lui sont attribués. Mais ce budget global est inadapté aux variations d’activités de l’hôpital. Il étrangle les hôpitaux ayant une politique de soins dynamique et représente une rente pour les autres. À partir de 2004 est introduite la tarification à l’activité, plus connue sous le terme de T2A, qui a remplacé la dotation globale et qui concentre aujourd'hui toutes les critiques. En effet, les dépenses de fonctionnement n’ont cessé d’augmenter alors que les recettes liées à l’activité devenaient de plus en plus serrées. Ce sera le point de départ des difficultés financières de l’Hôpital.
On se contentera alors de parer au plus pressé pour maintenir l’hôpital aux normes de la modernité. Il s’en suivra un désintérêt pour l’énorme patrimoine immobilier ancien dont l’entretien sera négligé faute de moyens… et probablement de volonté.
Les maîtres-mots : « Concentrer et rationaliser »
À partir des années 1970/80, au motif de rationalisation, on préconise déjà de démanteler l’hôpital pavillonnaire avec ses nombreux espaces verts et ses belles allées plantées d’arbres : concentrer les activités hospitalières pour mutualiser les fonctionnalités va devenir le leitmotiv !
En 1979, l’hôpital de Hautepierre ouvre ses portes. Rattaché aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS), il a une capacité de 1018 lits et places[5] et constitue un deuxième grand centre hospitalier (Hautepierre 2 ouvrira en 2019) concentrant un certain nombre de services de l’ancien hôpital.
Dès lors les démolitions, les constructions, les restructurations, les ventes de terrains et d’immeubles vont pouvoir s’enchaîner. Il est vrai que cet énorme espace foncier au centre de la cité aiguise bien des appétits, comme le reflète la politique immobilière de l’institution depuis les dernières décennies. Aussi les opérations seront-elles nombreuses. La ville va acquérir des terrains et des structures privées feront des acquisitions foncières, via des baux emphytéotiques, pour des opérations immobilières.
Pour permettre une restructuration progressive du site, on commence par la construction d’un « hôpital-bloc », le NHC (Nouvel Hôpital Civil), qui concentrera une grande partie des services de l’ancien Hôpital (avec pour conséquence de laisser sans affectation plusieurs anciens bâtiments) : il abritera 22 pôles de soins répartis dans deux bâtiments et occupera une surface de 90 000m2. La maîtrise d’œuvre est confiée à l’architecte parisien Claude Vasconi. Les travaux commencent en 2000 et s’achèvent en 2008. Les HUS dépenseront plus de 300 millions d’euros dans la construction et l’équipement du NHC. Cependant, le nouveau bâtiment est de suite fortement critiqué pour sa piètre esthétique qui ne s’intègre pas dans l’ensemble historique pavillonnaire. Pour renflouer les caisses, les HUS vendront à la ville des terrains de la partie Est de l’Hôpital, en bordure de la rue de l’Hôpital. Des lots au nord de l’Hôpital seront vendus, pour partie à l’État[6].
Avec Nicolas Sarkozy (2007 à 2012), le projet de privatisation de l’hôpital public va commencer à prendre corps, ce qui facilitera toutes les manœuvres. On invoque alors la nécessité de faire faire des économies à la Sécurité sociale et les contraintes budgétaires imposées à l’hôpital public mettent celui-ci de plus en plus en difficulté dans la concurrence avec les cliniques privées. C’est ainsi qu’en 2014, sur proposition du député socialiste Olivier Véran, le parlement vota en faveur d’une expérimentation des hôtels hospitaliers, dits « hospitels », une solution privée d’hébergement pour les patients de chirurgie ambulatoire.
Les « démanteleurs » sont à l’œuvre
Les constructions du Reichsland réalisées avant 1914 - justement celles « teintées de régionalisme »[7] - aiguisent le plus les appétits, d’autant que le « style allemand » des bâtiments a toujours dérangé ceux qui rêvaient de gommer ce passé[8] : « Remettons-nous une seconde dans l’esprit des années 50… à cette époque, le style « wilhelmien » était considéré comme totalement démodé, mais aussi « lourd et prétentieux », et incarnait de plus en plus un esprit allemand que l’on cherchait à gommer », écrit Denis Durand de Bousingen en 2007 dans la Revue de l’Association « Les Amis des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg » (n°18 – 2007 p.11).
Et alors qu’il est de bon ton à présent de chanter les louanges de la Neustadt, qui vient d’être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité (2017), on oublie qu’à deux pas de là, dans l’enceinte de l’Hôpital civil, on a détruit des pavillons de belle facture datant de la même époque. À présent, on peut estimer que près d’une moitié d’entre eux ont disparu ou sont en passe de l’être. Qu’on en juge :
En 1989 l’ancienne clinique infantile (1909) est rasée.
En 1992, la clinique gynécologique (1884) subit le même sort (sur le site on édifiera le futur bâtiment de l’Ircad).
En 1999, c’est au tour de l’ancienne policlinique dermatologique (1906).
En 2012, on rase le bâtiment de la médicale A (1901/1902) et, deux ans plus tard, celui des anciennes archives (1887), ceci pour faire place nette à l’affreux immeuble « Le Cardo » ainsi qu’ à un nouvel immeuble doté de logements.
En 2013/2014 c’est l’ancienne maternité (1911) qui est démolie pour laisser la place au nouveau bâtiment de l’IHU (Institut hospitalo-universitaire) ouvert en 2016 et dont l’esthétique ne fait pas non plus l’unanimité.
Enfin, en 2014, le bâtiment de chirurgie A construit en 1967 est détruit à son tour pour laisser la place à un parking réservé au personnel du futur IHU (la clinique chirurgicale de 1881 est celle qui abrite le CRIH actuellement).
À l’exclusion de la chirurgie A, tous ces pavillons détruits étaient des constructions du Reichsland. Et la casse ne va pas s’arrêter là. Au rang des bâtiments d’ores et déjà voués à la démolition, on trouve le pavillon de la dermatologie (1873).
La scandaleuse « rénovation » de la clinique médicale A
Conçue à partir de 1897 par l’architecte Otto Warth, le même qui remporta le concours pour la construction du Palais Universitaire, la clinique médicale A fut achevée en 1901. Avec ses accents classiques, sa superficie de 8600m2 et ses nombreux équipements, elle était alors un modèle de modernité en matière d’hygiène, d’habitabilité et de confort. Dotée d’une somptueuse façade ennoblie de pierres de taille et de nombreuses ferronneries, flanquée de nombreux balcons avec des rambardes en fer forgé de toute beauté et rehaussée par un fronton central décoré de colonnades, la médicale A avait l’air majestueux d’un « grand hôtel » de la Riviera. L’intérieur était tout aussi luxueux.
Consoles de balcon de la médicale A (Source : « L’Hôpital de Strasbourg, une ville dans la ville », éd. Le Verger, 2003 p.117)
Mais après 1945, ceux qui rêvaient de faire table rase du passé lié au Reichsland seront partout aux manettes. Dès lors, la médicale A, dont on jugeait alors le style « trop boche », se trouva dans la ligne de mire des casseurs.
Ne pouvant envisager une démolition immédiate, on contourna l’obstacle en décidant d’entreprendre une « rénovation complète ». Pour cela, on argua de la nécessité de gagner de la place et de se plier aux nouveaux impératifs médicaux et de confort[9] des patients.
Cette rénovation, entreprise entre 1953 et 1960, allait ainsi permettre d’atténuer, voire de gommer, le « style allemand » tant honni par certains patriotes flamboyants d’après-guerre. Pour ce faire, on bouleversa l’esthétique et le volume du bâtiment : on y ajouta un troisième étage sans lien esthétique et architectural avec l’existant, les façades furent privées de leurs bandeaux et les parements en grès enduits d’un crépi lisse, les rambardes en fer forgé des balcons furent arrachées et remplacées par des panneaux cimentés, une verrière colorée vint remplacer l’avancée de la façade centrale et son superbe fronton en grès sculpté, le majestueux double portail en grès sculpté fut remplacé par une entrée en verre et en métal, coiffée d’un auvent etc. Une opération de camouflage qui vira au saccage[10] !!
De sorte qu’à l’issue de cette rénovation, le bâtiment était méconnaissable et avait perdu tout intérêt architectural ! Le « style allemand » avait fait place au « style français » !
La route était ainsi tracée pour faciliter sa démolition ultérieure… ce qui arriva en 2012 !
Médicale A avant la rénovation (source : Couverture de la Revue de l’Association « Les Amis des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg » n°18 – 2007, p.8)
Après la rénovation entreprise entre 1953 et 1960, la Médicale A a des allures de construction stalinienne.
Deux cas emblématiques de loupés architecturaux :
- Le bâtiment « Le Cardo »
En 2012, l’ancien bâtiment de la médicale A est rasé pour permettre la construction d’un bâtiment moderne, qu’on baptisa « Le Cardo », destiné à abriter le pôle d’administration publique de Strasbourg (PAPS) et un autre de compétence en propriété intellectuelle (PCPI)[11]. La réalisation fut confiée à des concepteurs parisiens, les architectes Lipsky et Rollet (bureau d’études RFR). Le résultat est un affreux « blockhaus noir » de style moderne version « usine » dont la laideur laisse pantois. Certains l’ont comparé à une boîte d’emballage !
L’immeuble Le Cardo, destiné notamment à Sciences Po, est situé face à l’ancienne boulangerie du XVIe s.[12] (Photo B.W)
Pour faciliter l’opération, l’Hôpital avait cédé le terrain à l’Eurométropole. C’est donc elle qui gère actuellement cette nouvelle structure dont la construction s’avéra être un véritable gouffre financier que la Région, le Département et la Ville furent contraints de combler. Le coût total du bâtiment s’est en effet élevé à 69 millions d’euros : 52 millions prévus au départ + 17 millions de rallonge ! Des fissures apparues lors de la construction conduisirent à une longue interruption des travaux couplée avec une bataille juridique tout aussi longue. Elles nécessitèrent un renforcement de l’ensemble des structures prévues à l’origine. D’où le retard à la livraison et l’énorme surcoût. Un flop intégral !
- L’IRCAD et ses opérations immobilières
L'Ircad[13] est un institut entièrement privé fondé en 1994 par le Pr Jacques Marescaux. Pour la construction du bâtiment de 8000m2 situé sur le site des Hôpitaux universitaires (à la place de l’ancienne clinique gynécologique), le Pr Marescaux a obtenu de l’Hôpital la cession du terrain par le biais d’un bail emphytéotique. Là encore, le parti architectural retenu pour l’immeuble, mal intégré dans l’environnement, fut l’objet de nombreuses critiques.
Le bâtiment de l’Ircad, une structure privée au sein de l’Hôpital public (Photo B.W)
À partir de là, le fondateur de l’Ircad va enchaîner les opération immobilières privées.
. En 2009, la ville de Strasbourg lui cède le site des anciens haras nationaux, site classé, par le biais d’un bail emphytéotique de 52 ans. En 2013, l’Ircad y installe un hôtel de luxe quatre étoiles, une brasserie gérée par un chef étoilé et un biocluster ; les deux commerces sont confiés à des entrepreneurs privés.
. En 2013, l’Ircad se porte encore acquéreur de l’ancienne clinique des Diaconesses, jouxtant l’hôpital, pour étendre l’hôtel des Haras et y établir un hôtel hospitalier, ou « hospitel », privé de 17 chambres dédié aux patients de IHU (Institut hospitalo-universitaire de chirurgie guidée par l’image) et à leur famille qui pourront y séjourner, à leur charge, pendant la durée des soins hospitaliers de chirurgie ambulatoire. D’après l’Ircad, l’hospitel permettra de faire faire des économies à la sécurité sociale.
En plus de l’hospitel et de l’hôtel, on construira encore 7 logements privés ainsi que 36 studios prévus à la location.
Le bâtiment des Diaconesses après rénovation : les ajouts en toiture ne sont pas du meilleur effet (Photo B.W)
Et alors que l’Ircad vient d’achever son hospitel, en juillet 2021, on apprend la fermeture définitive, pour des raisons financières, de la Maison d’accueil hospitalière des « Géraniums »[14] située juste en face des Haras et qui « accueillait les proches des patients hospitalisés ainsi que les patients suivis en soins ambulatoires ou en hôpital de jour ne nécessitant aucune assistance médicale ». Une aubaine pour l’Ircad qui pourra probablement récupérer une partie de cette clientèle pour son « hospitel ».
. En 2016, l’Ircad a encore obtenu le permis de démolir des bâtiments récents du site des diaconesses afin d’y construire deux bâtiments neufs de 88 logements. L’option architecturale, « type HLM », retenue pour ce nouvel ensemble en lisière de l’hôpital est aussi l’objet de nombreuses critiques.
Construits par un acteur privé sur l’ancien site des diaconesses jouxtant l’Hôpital, les deux bâtiments de logements récemment achevés (à l’arrière l’ancien bâtiment des Diaconesses). Un choix d’architecture moderne qui jure avec le cadre ambiant (Photo B.W)
. Enfin, c’est encore sous l’égide de l’IRCAD que fut créé, à la place de l’ancienne maternité, l’IHU (centre d’enseignement spécialisé dans le domaine de la chirurgie mini-invasive)[15] fondé en 2011 par 7 acteurs[16] et dont le bâtiment, situé entre le NHC et l’IRCAD, fut achevé en 2016, date de l’ouverture.
Concernant les cas de l’Ircad ou de l’IUH, il convient de préciser qu’on ne peut évidemment que saluer l’action et l’engagement constant du professeur Marescaux, pionnier de la chirurgie mini-invasive, pour donner à ces deux structures un niveau d’excellence mondiale : il a réalisé la belle prouesse d’une alliance parfaite entre technologie de pointe et chirurgie. Par sa ténacité, il a réussi à faire de l’Alsace une terre d’innovation médicale dont la renommée est mondiale. Sans son initiative et l’action engagée par lui, Strasbourg n’aurait jamais pu obtenir une telle notoriété.
Et si le Pr Marescaux s’est engagé dans de vastes projets immobiliers, c’est qu’il s’est trouvé contraint de se substituer au rôle de l’État défaillant, en trouvant lui-même les fonds nécessaires à l’opération dans le secteur privé. Il n’avait guère d’autre choix.
Seul bémol : tout en saluant l’action du Pr Marescaux et l’implantation de ces deux structures à Strasbourg, il faut néanmoins regretter, dans les options architecturales des deux nouveaux sites, l’absence de prise en compte du cadre patrimonial existant témoin d’une histoire singulière. C’est incompréhensible !
L’harmonie ancienne de l’Hôpital pavillonnaire est à présent brisée
L’harmonie du site, jadis un ensemble architectural cohérent et plaisant, est à présent définitivement rompue. La logique économique l’a finalement emporté sur la logique patrimoniale !
De l’ensemble historique primitif, il ne restera bientôt plus que l’ancienne pharmacie, la boulangerie, le bâtiment des administrateurs, la tour-porte, la maison du gestionnaire (1603), la cave des hospices (1395)[17] et quelques vestiges épars comme la porte du gouverneur (1699), des bouts de fortification ou des morceaux du mur d’enceinte.
Au sous-sol, l’ancienne cave de l’Hôpital primitif (Photo B.W)
Cave de l’Hôpital : Tonneau contenant du vin de 1472. Sur celui-ci, une mention en allemand attestant qu’il s’agit d’un cru de 1472 (Photo B.W)
Ailleurs, des bâtiments sont laissés sans affectation, d’autres sont franchement délabrés et vétustes, devant Le Cardo l’herbe folle pousse sur l’esplanade etc.
À droite Le Cardo, à gauche l’arrière de la boulangerie. L’herbe folle envahit l’esplanade (Photo B.W)
L’ancienne boulangerie devant l’immeuble « Le Cardo » (Photo B.W)
De sorte que ce qui était jadis un ensemble architectural attrayant avec de remarquables combinaisons de styles, est aujourd’hui mité par de nombreuses constructions modernes aux choix architecturaux déplorables. Particulièrement laides, ces nouvelles constructions viennent dénaturer chaque année un peu plus ce qui fut un joyaux de notre patrimoine immobilier strasbourgeois et donc alsacien. L’hôpital est devenu un vrai capharnaüm architectural constellé d’espaces laissés en friches.
Comment en est-on arrivé là ?
Dans l’entre-deux guerres, l’Hôpital, « ‘s Burjerspitàl » qui, depuis le Reichsland, avait acquis un prestige et une renommée internationale, était géré de façon essentiellement endogène grâce aux diverses conventions signées entre l’université, la mairie et l’hôpital. L’organisation était adaptée aux singularités locales. Rappelons qu’avant que n’éclate la guerre, le directeur général de l’hôpital civil de Strasbourg n’était autre que le Dr Joseph Oster, vieil ami du Dr Karl Roos et futur « Nanziger » (à partir de 1933, Roos fut lui-même membre du conseil d’administration). Il existait alors une communauté hospitalière.
Véritable ville dans la ville, l’hôpital fonctionnait en quasi autarcie. De nombreux corps de métiers y étaient représentés : bouchers, boulangers, peintres, électriciens, mécaniciens, sanitaires, tapissiers etc. L’alsacien résonnait alors partout dans l’enceinte de l’hôpital qui, grâce à ses grandes allées ombragées et la paix qui y régnait, était devenu un lieu de promenade pour les Strasbourgeois habitant à la périphérie.
Ateliers de tapisserie et de matelasserie (Photo B.W). Atelier de menuiserie (Photo B.W)
Après la guerre, la situation changera du tout au tout. De plus en plus, des acteurs extérieurs vont imposer leurs vues dans la gestion de l’hôpital. Nommés par le maire de Strasbourg et le ministère de la Santé, la plupart des directeurs généraux viendront de l’Intérieur. Ainsi, de 1995 à 1998, le directeur général du CHU de Strasbourg est Edouard Couty. De 1998 à 2007, c’est Paul Castel, auquel succède Patrick Guillot (2007 à 2013). À partir de 2014, ce sera Christophe Gautier. Enfin, en 2020, ce dernier est remplacé par Michael Galy. Le premier venait de Paris, le second de Nantes, le troisième de Metz, le quatrième de Pau et le cinquième de Saint-Étienne. Ce mouvement tournant s’explique par le fait qu’une mutation de quelques années à Strasbourg est très prisée par ces fonctionnaires « itinérants » car elle leur permet de donner un certain lustre à leur carrière.
Cependant, il convient de préciser que le directeur général n’a plus actuellement que peu de pouvoirs. En effet, dans le budget dont il dispose, environ 70% vont aux dépenses liées au personnel et 12 à 15% aux dépenses pharmaceutiques, ces pourcentages étant quasiment incompressibles. La marge de manœuvre dont il dispose pour tout le reste se trouve donc réduite à 15%. De plus, ses pouvoirs sont d’autant plus limités qu’il doit composer avec la tutelle de l’ARS Grand Est.
Une gestion hasardeuse, des projets immobiliers mal ficelés et le coût exorbitant des emprunts mal négociés feront perdre des millions d’euros à l’institution qui commença à accumuler les dettes[18]. L’argent faisant défaut de manière récurrente, pour renflouer les caisses, on vendra par petits bouts le colossal héritage accumulé au cours des siècles par l’ancien hôpital et qui lui procurait des fonds propres pour alimenter son budget : forêts, vignes, immeubles, terrains... tout y passe (les ventes ont commencé en réalité dès les années 1960). Cependant, la dette des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ne cessera d’enfler. Elle s’élève actuellement à plus de 500 millions d’euros (DNA 6.9.2021). La tendance inéluctable d’une privatisation gagne donc sans cesse du terrain.
Et la fusion de l’Alsace au sein du Grand Est n’est rien venue arranger. Ce sera un autre coup dur pour Strasbourg puisque c’est l’ARS du Grand Est qui a dorénavant la mainmise sur les financements des hôpitaux (l’ARS Alsace a été supprimée en 2016 !). Rappelons que les ARS sont « les bras armé sanitaires du pouvoir central et des relais d’application locaux des décisions prises à Paris »[19].
Dès lors, la distribution de la manne étatique profite essentiellement à Nancy au détriment de Strasbourg (voir à ce sujet l’article des DNA du 6.9.2021). C’est là un des nombreux méfaits du Grand Est : « Centres hospitaliers : Strasbourg coulé, Nancy est arrosé. Alors que le CHRU de Strasbourg continue encore et toujours à être en grande difficulté financière, au CHRU de Nancy l’argent coule à flots », relève l’hebdomadaire Heb’di (6.8.2021). En effet, si en juillet 2021 le CHU de Nancy connaissait déjà sa dotation, celui de Strasbourg restait toujours dans le flou. La communauté médicale se montra donc de plus en plus inquiète du manque de moyens financiers de l’hôpital : « On ne comprend pas que des annonces soient faites pour les reprises de dettes des établissements du Grand Est… sauf celui de Strasbourg », s’insurgeait alors le Pr Emmanuel Andres, président de la commission médicale d’établissement des HUS (DNA 8.7.2021). Cependant, fin août 2021, on apprenait que les tutelles accordaient en définitive une dotation de 190 M€ à Strasbourg pour la reprise de la dette, répartis sur 9 ans. Le feu était provisoirement éteint. Cependant, ce montant ne sera pas suffisant pour garder les HUS dans la course et maintenir leur excellence.
D’après Les Échos (15.7.2021), les HUS seraient « l’établissement hospitalier le plus déficitaire de France ». Rappelons que les HUS, avec leurs 11 850 agents, sont le 1er employeur de la région.
Des bâtiments historiques classés laissés dans un état pitoyable
Dans ce contexte, l’argent manque évidemment cruellement pour l’entretien et la rénovation des pavillons anciens d’autant que les instances dirigeantes des HUS, mais aussi la mairie, semblent s’en désintéresser. Tant Catherine Trautmann que Fabienne Keller ou Roland Ries n’ont pas réagi au jeu de massacre : ils ont laissé faire ! Ce ne fut heureusement pas le cas des associations de défense du patrimoine qui, à plusieurs reprises, activèrent la sonnette d’alarme. On leur doit ainsi le sauvetage de plusieurs bâtiments dont celui de la pharmacie qui ne fut classée à l’inventaires des monuments historiques qu’en 2011 !
Parmi les bâtiments toujours menacés, on trouve notamment trois bâtiments emblématiques du XVIe siècle, théoriquement protégés : ceux de l’ancienne boulangerie (1572), de la pharmacie de style renaissance (1530) et des administrateurs (1527). À ces derniers, il faut ajouter la maison du gestionnaire (1603). Ils sont tous laissés dans un état déplorable (à part la toiture des trois premiers)[20].
La maison du gestionnaire de l’Hôpital datée de 1603 (Photos B.W)
Ce complexe de toute beauté comprenant la boulangerie (1572), la pharmacie (1530 et le bâtiment des administrateurs (1527), n’a été classé qu’en 2011… Sauvé ! Mais pour combien de temps ?(Photo B.W)
Bâtiment de l’ancienne boulangerie (Photo B.W)
L’arrière du bâtiment de la boulangerie et son pignon latéral sont dans un complet état de délabrement (Photo B.W)
Ce n’est qu’en 2011, suite aux rumeurs de démolition et à l’indignation qu’elles suscitèrent, que cet ensemble a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[21]. Sauvé ! Mais pour combien de temps ? En effet, le risque d’une démolition ne peut être écarté définitivement, les pressions étant très fortes. Citons en exemple la commune de Spechbach-le-Bas où une magnifique maison alsacienne a encore été rasée en juillet 2021… alors qu’elle était pourtant protégée au PLU, ce qui en faisait un bâtiment théoriquement interdit à la démolition (ASMA - ‘s Blättele juillet/août 2021).
Et l’indignation des défenseurs du patrimoine ne suffira probablement pas pour calmer la boulimie constructrice qui, depuis des années, s’est emparée de l’Hôpital. On peut d’ailleurs se poser la question : si les bâtiments de la boulangerie, de la pharmacie, des administrateurs et du gestionnaire sont laissés dans un tel état d’abandon, ne serait-ce pas pour justifier une démolition future, le coût de la rénovation devenant trop élevé ??
En 2014, ce fut sans états d’âme qu’on procéda à la démolition de l’intéressant bâtiment des archives (1887) doté d’un dernier étage en pans de bois[22]. Dans une lettre ouverte parue dans les DNA du 11/02/2014, les « Amis du Vieux Strasbourg » avaient pourtant fait part de leurs inquiétudes au maire Roland Ries face aux menaces de destruction qui planaient sur l’édifice. En vain, on procéda à sa démolition la même année. Quant au terrain, il a été cédé à l’Université pour en faire une résidence universitaire.
Une modernisation certes nécessaire… mais dans le respect de l’existant
Entendons-nous bien, il serait absurde de vouloir s’opposer à une modernisation ou à la mise aux nouvelles normes des pavillons anciens. L’heure est à la fonctionnalité, aux durées d’hospitalisations courtes, aux normes sanitaires drastiques et aux chambres individuelles. D’ailleurs, pour certains d’entre eux, l’urgence d’une réhabilitation est généralement reconnue. De même, pour éviter les constants déplacements des malades entre les différentes unités, une concentration de certains services était souhaitable.
La société évolue, la technologie et les besoins de santé également. L’hôpital doit suivre ce mouvement pour gagner en efficience. Et pour lui permettre de rester à la pointe de l’innovation et de la recherche, il y a la nécessité de construire des bâtiments adaptés. Tout ceci relève de l’évidence.
Le problème est que tout ce qui a été construit, l’a été sans respect aucun du patrimoine immobilier ancien, sans la moindre recherche d’une harmonie architecturale donnant au site l’aspect d’un tout mariant harmonieusement l’ancien et le moderne. Aujourd’hui l’hôpital à l’aspect d’un fatras architectural dépourvu d’unité et d’harmonie… ce qui témoigne bien de l’absence d’une réelle stratégie immobilière d’ensemble.
Dans bien des cas, à la réhabilitation, on préféra la destruction pure et simple sans se soucier de la conséquence, à savoir le mitage définitif d’un espace patrimonial et architectural unique. Pourquoi ce choix calamiteux ? Souvent les bâtiments démolis, et qui étaient d’une solidité à toute épreuve, auraient parfaitement pu être modernisés, réaménagés ou agrandis. Quant aux nouvelles constructions, pour préserver l’ancien site pavillonnaire historique, ne pouvait-on pas toutes les regrouper dans un espace distinct, comme on le fit sous le Reichsland lors de la construction de la Neustadt ?
Mais d’autres questions simples viennent à l’esprit :
- Pourquoi, dans la plupart des cas, n’avoir pas recruté des concepteurs (architectes et bureaux d’études) locaux plus sensibles au patrimoine et à l’architecture locale, plutôt que d’aller les chercher à Paris ou ailleurs ? Travailler avec des concepteurs locaux est toujours plus pratique et de plus, la proximité permet de gagner en efficience. N’avons-nous pas d’architectes compétents en Alsace auxquels ont aurait pu confier les nouvelles constructions comme « Le Cardo » ou le NHC ? Dans les concours des marchés publics, ne peut-on donner plus de chances aux acteurs locaux en faisant tomber les barrières ridicules qui, par exemple, ne permettent qu’aux seules grosses structures, généralement parisiennes, de soumissionner et, au final, d’emporter le marché ? Certains critères, comme les références exigées attestant de la construction d’ouvrages de même importance déjà réalisés, ont pour conséquence de barrer la voie aux structures régionales plus petites qui de ce fait ne peuvent soumissionner.
- Pourquoi les choix architecturaux des nouveaux bâtiments n’ont-ils pas davantage tenu compte du cadre existant et de l’architecture des bâtiments anciens ?
- Pourquoi les directeurs généraux sont-ils le plus souvent étrangers à l’Alsace ?
- Pourquoi certains bâtiments historiques sont-ils laissés dans un incroyable état de délabrement ?
- Pourquoi laisser sans entretien certains espaces à présent envahis par les herbes folles, leur donnant l’aspect d’un no man’s land ?
État du parvis devant l’immeuble Le Cardo (Photo B.W)
Il faudra bien qu’un jour, des élus ou des associations de protection du patrimoine se saisissent du dossier de la conservation du patrimoine immobilier ancien de l’Hôpital… même si le mal est déjà partiellement fait.
Bernard Wittmann – Historien
6.9.2021
(reproduction autorisée à condition d'indiquer la source)
Un bretzel, e Bretschdell, sur le linteau de la porte d’entrée de l’ancienne boulangerie où on lit la date de 1572.
Porte d'entrée de la boulangerie avec le Bretzel sur le linteau
Dans les pays germaniques, le bretzel sert d’enseigne aux boulangeries. Sur dictionary.com on trouve cette explication pour lemoji bretzel 🥨 : « Il représente un bretzel salé, en forme de cœur et tordu. L'emoji est couramment utilisé dans les articles sur les bretzels et autres friandises cuites au four. Il est aussi communément associé à l'Allemagne et au base-ball ⚾. Parfois, l'emoji peut être utilisé comme métaphore pour quelque chose de « tordu », comme un bretzel[23] ».
Et dire que nos élus de la CeA, inconscients du ridicule, se sont crus bien inspirés de choisir le bretzel tricolore comme emblème identitaire de l’Alsace : un bretzel pour incarner l’Alsace, la honte intégrale !! Mais ce n’est là qu’un autre témoignage de la misère intellectuelle et de la méconnaissance totale de notre histoire dont font preuve nos représentants !
[1] 23 ha appartiennent aux Hôpitaux universitaires et 2 ha à l’université.
[2] https://www.archi-wiki.org/Adresse:Hôpital_Civil_(Strasbourg) / Sur le panneau d’histoire à l’entrée de l’Hôpital, dans la version française le Reichsland est qualifié de « période allemande ». Mais dans la version allemande, on parle de « deutschen Besatzungszeit » !! Rappelons que l’Alsace-Moselle avait été cédée en 1871 par la France à l’Allemagne en vertu d’un traité internationalement reconnu. Il est donc faux de parler « d’occupation ».
[3] « L’Hôpital de Strasbourg, une ville dans la ville », le Verger Éditeur, 2003, p.177.
[4] https://www.archi-wiki.org/Adresse:H%C3%B4pital_Civil_(Strasbourg)
[5] https://etablissements.fhf.fr/annuaire/hopital-site.php?id_etab=1330
[6] Rue89 Strasbourg, 8.6.2012, Marie Marty « Hôpital civil de Strasbourg : silence on démantèle ».
[7] https://www.archi-wiki.org/Adresse:H%C3%B4pital_Civil_(Strasbourg)
[8] En 1957, les « patriotes français » avaient pourtant programmé de raser le Kaiserpalast / Palais du Rhin, un fleuron emblématique de la Neustadt. Il fut sauvé in extremis grâce à la résistance du Secrétaire général de la Préfecture Maurice Roche (DNA 12.6.2016). Avec la même volonté de gommer l’histoire du Reichsland, d’autres, autour de Pierre Pflimlin notamment, envisagèrent la démolition de certaines des plus belles demeures Jugendstil (art nouveau). La plupart furent sauvées de justesse, néanmoins pas toutes, certaines furent démolies. La prestigieuse Maison Rouge place Kléber eut moins de chance. Arguant que « l’édifice était boursoufflé, de style Guillaume II », le maire Pierre Pflimlin donna son aval pour sa destruction. En 1973, elle fut rasée défigurant ainsi la place à tout jamais. A la place, on construira le « Bunker » en béton de la FNAC. Mieux, en 2017, alors qu’on apprenait que la Neustadt venait d’être inscrite au patrimoine mondial de l’humanité, un joyau patrimonial comme le bâtiment de l’Hôtel des Postes niché au cœur de la ville impériale, de style néo-gothique et datant de la fin XIXe s., est vendu à un promoteur privé (Bouygues) pour y réaliser une méga opération immobilière. On aurait pu citer encore le cas de l’ancien Hôtel de Police (1872) rue de la Nuée Bleue, un autre bâtiment prestigieux du Reichsland propriété de l’Eurométropole de Strasbourg, vendu en 2015 pour 4 millions d’euros à Vinci Immobilier pour en faire un hôtel de luxe 5 étoiles. Etc.
[9] Certains arguments, comme la nécessité de remplacer les salles communes de 10 ou 12 lits pour les remplacer par des chambres doubles ou simples, étaient fondés.
[10] Une opération de rénovation identique fut menée à la gare de Strasbourg à partir de 1980 : elle fut mise sous une bulle de verre, officiellement pour permettre la création d’un nouveau hall, en réalité pour camoufler la façade en grès datant du Reichsland… une bulle d’ailleurs toujours soumise aux fuites lors de pluies.
[11] Le Cardo abrite Science Po, l’IPAG, le CEIP, l’INPI et l’IEEPI.
[12] https://pokaa.fr/2019/07/10/nouveau-batiment-de-sciences-po-vers-une-sagrada-familia-strasbourgeoise/
[13] IRCAD = Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif.
[14] http://www.maisondaccueilhospitaliere-lesgeraniums.org/index.html
[15] Il s’agit d’une fondation de coopération scientifique qui associe organismes privés et publics avec un statut de personne morale de droit privé à but non lucratif.
[16] Ircad, HUS, Crédit Mutuel, ARC, INRIA, STORZ, Université de Strasbourg.
[17] La cave des Hospices recèle de nombreux chefs d’œuvre de tonnellerie avec des vins exceptionnels dont le plus ancien est de 1472. L’activité de la cave cessa dans les année 1990. Mais en 1997, une trentaine de viticulteurs alsaciens s’associèrent pour la sauver.
[18]https://www.rue89strasbourg.com/la-dette-des-hopitaux-de-strasbourg-tres-exposee-selon-la-chambre-regionale-des-comptes-76675
[19] https://www.blelorraine.fr/2020/09/pour-une-reforme-complete-des-agences-regionales-de-sante/
[20]https://www.archi-wiki.org/Adresse:Bâtiment_de_la_pharmacie_(Hôpital_civil)_(Strasbourg)
[21] La salle d’anatomie et le pavillon animalier ont aussi fait l’objet d’une inscription aux monuments historiques.
[22] https://www.archi-wiki.org/Adresse:Ancien_Bâtiment_d%27Archives_(Hôpital_Civil)_(Strasbourg)
[23] dictionary.com ATW WHAT DOES 🥨 PRETZEL EMOJI MEAN ?.