Vient de paraître

 

Auteur : Bernard Wittmann – Préface : Roland Oberlé

512 p. – Prix : 22€ + 4€ port.         ISBN : 9 782367 470801 

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                           Nos ancêtres les Alamans

                                   fondateurs de l'Alsace

 

Que n’a-t-on écrit de bêtises malveillantes sur nos ancêtres Alamans qui sont placés au centre de ce livre : casseurs, frustes, cruauté bestiale… L’historiographie française ne témoigne que mépris pour ces « tombeurs » de la civilisation romaine, de laquelle la France républicaine se veut l’héritière. Du coup, les débuts historiques de l’Alsace, marqués par l’arrivée des Alamans, sont souvent relégués aux ténèbres épaisses de la barbarie. La sympathie des historiens nationalistes français va ainsi aux siècles de l’occupation romaine, plus compatibles avec le roman national et la latinité du pays. Cette latinophilie les conduit à minimiser, voire à occulter, nos racines germaniques. 

Cette version manichéenne de l’histoire : civilisation latine inégalable contre barbarie germanique répulsive, condamne nos ancêtres alamans, peuple laborieux aimant le beau et doué d’une profonde spiritualité, à rester les laissés-pour-compte de l’histoire régionale. Les occupants romains sont portés aux nues, mais jamais nos ancêtres alamans ne sont honorés. Aujourd’hui, les jeunes Alsaciens savent tout des Romains, mais rien de leurs ancêtres alamans et des pages fondatrices de notre histoire : dans toute l’Alsace, il n’y a ni Musée des Alamans, ni Institut alémanique comme chez nos voisins badois ! Et à l’université, on ne trouve pas de thèse qui leur est consacrée.

L’auteur a voulu remettre à l’honneur l’épopée de ce peuple méconnu et le formidable héritage qu’il a légué à l’Alsace, à commencer par sa langue et sa germanité. Son ambition : casser les clichés et redonner une dimension plus empreinte de vérité au récit historique couvrant cette période mal-aimée des historiens français qui va du IVe au XIIIe siècle. Durant ces neuf siècles d’une incroyable richesse, s’est ébauchée la civilisation alsacienne qui finira par rayonner sur tout le Saint Empire dont l’Alsace sera longtemps la clé de voûte : ce sont les siècles fondateurs de l’identité alsacienne !  B.W.

 

 

Qui sont les Alamans, les "tombeurs des Romains"

(extraits pp.106 à 108 du livre)

Qui sont les Alamans ? D'où viennent-ils ? Quelles sont les caractéristiques de leur culture ? Et pourquoi ce peuple, malgré le formidable héritage qu'il a légué à l'Alsace, à commencer par sa langue et sa germanité, n'est-il jamais honoré chez nous ?... Voici quelques-unes des questions auxquelles l'auteur a voulu répondre dans ce livre.


Les Suèves de nouveau en mouvement 

Du côté de l’Elbe, depuis la défaite d’Ariovist / Arioviste, les tribus suèves sont dans une mauvaise passe. Décimée, la nation suève a perdu sa puissance d’antan et semble déprimée. À part quelques opérations de guérilla, généralement menées par de petits groupes de cavaliers qui se replient dans la forêt une fois leur opération accomplie, elle ne fait plus guère parler d’elle pendant des décennies. 

Cependant, grâce à sa vitalité, marquée par une forte natalité, et sa ténacité, elle se relève et reprend ses grandes migrations. Vers 200 ap. J.-C., c’est-à-dire longtemps avant que ne débute en Europe le grand mouvement tournant des peuples, die Völkerwanderung, les Suèves reprennent le chemin vers le sud en quête de terres capables de subvenir à leurs besoins alimentaires ! Ils sont probablement poussés par le manque de nourriture : les terres où ils étaient implantés sont trop pauvres pour les nourrir tous. Une étude sur des os de squelettes trouvés lors de fouilles, notamment au Schleswig-Holstein, a mis en évidence une succession de périodes de famine. Le souvenir de leur terre perdue alsacienne, où s’étaient fixés tant des leurs du temps d’Ariovist, est probablement resté vivace dans leur mémoire.

 

Buste d'un guerrier (probablement Suève) de la région de l'Elbe,

d'où sont originaires les Alamans (Karin Krapp, Die Alamannen, Theiss, 2007).

 

Les Alamans entrent en scène 

Au fur et à mesure de leur avancée, des survivants de peuplades germaniques massacrées par les Romains et divers peuples germaniques de moindre importance vivant entre la Weichsel (Vistule), la Weser et l’Eder, se joignent aux tribus Suèves pour refouler le colonialisme romain et gagner de nouvelles terres. « Tous les hommes », « alle Mannen (alle Männer) », capables de porter les armes sont les bienvenus (l’historien Pierre Zind évoque une autre hypothèse : le nom pourrait aussi signifier « les hommes sacrés », Ala voulant dire sacré en Urgermanisch )! Ils finissent par former un peuple original, une nation : les Alamans / die Alemannen, nos ancêtres, héritiers des Suèves. À noter que ce nom, ils se l’attribuent eux-mêmes !

Au début du IIIe siècle, on les trouve établis entre le Main et le cours moyen du Rhin. À partir du Ve/VIe siècle, les noms « Alamans » et « Suèves » seront synonymes et utilisés indifféremment (progressivement, le nom « Suèves », puis « Souabes », s’imposera pour désigner les habitants du territoire sur lequel les Suèves, rejoints par d'autres Alamans, se sont originellement installés). Parmi les tribus qui constituent les Alamans citons : les Suèves, les Hermundures, que Tacite range sous les Suèves et qui vivaient dans l’actuelle Thuringe, les Juthunges, les Bucinobantes, les Lentiens, les Armalauses, les Teutons, les Quades, les Marcomans, les Taïfales et les Semnons également très proches des Suèves et qui avaient rallié Arminius...  

C’est en 213, alors qu’ils s’attaquent au limes sur le Main, que leur nom, en latin Alamanni, apparaît pour la première fois dans les textes romains : les Alamans, les futurs « tombeurs des Romains », entrent dans la lumière de l’histoire ! Dès lors, ils ne cesseront de menacer les frontières romaines sur le Rhin et le Danube. Vers 253, ils parviennent à forcer la frontière du limes  en plusieurs endroits et finissent par s'installer dans les pays décumates (260).

Mais en 275, l'empereur Probus reprend l'offensive pour la reconquête des Champs Décumates et parvient, tant bien que mal, à les repousser. Il décide alors du renforcement du limes, ce qui amènera quelques années de paix. Cette victoire romaine sera pourtant éphémère. En effet, dès la mort de Probus en 282, les Alamans reprennent leurs incursions de plus belle et, rapidement, réoccupent entièrement les Champs Décumates où subsistait une population alamane. Les Romains sont alors contraints de reculer définitivement le limes sur une ligne Rhin-Bodensee-Danube abandonnant ainsi les Champs Décumates aux Alamans.

De ce coin enfoncé en territoire romain, dès lors baptisé Alamannia, les Alamans peuvent passer facilement le Rhin et le Danube. C'est ainsi qu'ils pénètrent en Haute-Alsace et de là, s’aventurent plus profondément en Gaule. Finalement, ils parviennent jusqu’à Langres où ils sont battus par Constance Chlore (v. 250-306) qui les repousse jusqu’au Rhin. Pas pour longtemps. Quelques décennies plus tard, ils occupent tout l’espace compris entre le Bodensee, incluant tout le Baden-Württemberg, et la plaine de l’Ill. Par la suite, ils ne seront plus jamais chassés de cette terre devenue leur « terre promise » où, comme en Alsace, planent l’âme de leurs ancêtres et la mémoire de l’épopée d’Ariovist. Ils s’y enracinent définitivement.  L'auteur.  

 

 

À partir de 260, sous l'empereur Gallien, les Alamans font sauter la frontière du Limes en plusieurs endroits et

finissent par s'installer dans les pays décumates (Agri Decumates)

(Carte Karine Krappe, Die Alamannen, Theiss, 2007, p.12)

 

 

CRITIQUES DU LIVRE 

 

. Sur le site hewwemi-net : 

https://hewwemi.net/nos-ancetres-les-alamans-fondateurs-de-lalsace-publication/

. Dans la revue D'HEIMET n° 240 - 4e trim. 2021 - p.15

- Dans la Basler Zeitung du 9.12.2021 (en version papier et online)

https://www.bazonline.ch/unliebsame-wahrheit-ueber-die-elsaesser-geschichte-836984059734  (version online)

- Dans L'Alsace du 17.12.2021 et les DNA du 18.12.2021 (ci-dessous dans L'Alsace)

 

 - Dans Rheinblick du 21.12.2021

 

  - Dans Land un Sproch n°220 du décembre 2021

   - Dans L'Ami Hebdo du 26.12.2021

 

 

  - Dans la Badische Heimat - Heft 1/2022 

  Bernard Wittmann: Nos ancêtres les Alamans. Éditions Yoran, Fouesnant 2021, 512 S., ISBN 978-2-36747-080-1, € 22

„Nos ancêtres les Gaulois“: so lautet die Redewendung, die wohl jedem französischen Schulkind eingetrichtert worden ist. (Und so heißt auch, nebenbei bemerkt, ein berühmtes Restaurant auf der Île St-Louis in Paris.) Aber waren es nicht vielmehr die Römer, die, Asterix zum Trotz, Frankreich geprägt haben und als seine wahren Ahnen zu betrachten sind? Bernard Wittmann macht, zumindest für das Elsass, die Gegenrechnung auf.

Denn als das Reich der Römer zerfiel, ging das Leben, auch und sogar das kulturelle, weiter. Nun waren die Germanen, insbesondere die Alemannen, am Zug, und dass ohne sie das Elsass nicht geworden wäre, was es wurde, liegt auf der Hand, obwohl von offizieller Seite ihr Beitrag noch immer vereinnahmt, verfälscht, verschwiegen oder gar geleugnet wird. (Wobei man andererseits zugeben muss, dass es eine Zeit gab, in der der germanische Beitrag über Gebühr akzentuiert, ja verabsolutiert wurde.) Der Verlag schreibt, en français: „Diese manichäische Version der Geschichte: die unvergleichliche lateinische Kultur gegen die abstoßende germanische Barbarei verurteilt unsere Ahnen, hart arbeitende Menschen, die das Schöne liebten und mit einer tiefen Spiritualität begabt waren, zu einer Rolle als Randfiguren oder Restposten der Regionalgeschichte.“ Was zwar zu Unrecht, aber mit Absicht geschah. Die neuere Historiographie spricht in einem solchen Fall von einem Narrativ.
„Tief ist der Brunnen der Vergangenheit. Sollte man ihn nicht unergründlich nennen?“ So beginnt, wie bekannt, ein Roman von Thomas Mann, der freilich von ganz anderen Dingen handelt. In diesen Brunnen taucht der Autor des vorliegenden Buches ganz unerschrocken ein. Er beginnt nicht erst mit den Römern, die etwa um 58 v. Chr. die hiesige Bühne betraten und sie um 406 wieder verließen, sondern setzt schon viel früher an; in der Zeit, in der die Völker erst entstanden und sich auf ihre jeweiligen Wege machten.

Nach den Römern kamen die Alemannen. Der Autor entwirft ein schier unüberschaubares Panorama, das sich über nicht weniger als 900 Jahre erstreckt und sogar noch aktuelle Ausblicke erlaubt. Ihm, in allen seinen Einzelheiten, im Rahmen einer Rezension gerecht zu werden, ist ein Ding der Unmöglichkeit. Deshalb sei das Buch den Lesern beiderseits des Rheins ans Herz gelegt, ja auch denen in der badischen Heimat, weil die in ihm geschilderten Vorgänge oft beide Seiten betrafen; und nicht zuletzt aus grenzüberschreitender Solidarität. Fast erübrigt sich der Hinweis darauf, dass der – auch durch andere Veröffentlichungen ausgewiesene - Autor für alles, was er vorträgt, die nötigen Nachweise erbringt. Historische Illustrationen, vor allem viele Karten, tragen zur Verdeutlichung bei. Das Umschlagbild zeigt übrigens einen in Baldenheim bei Schlettstadt gefundenen, im 6. Jahrhundert aus Eisen und vergoldetem Silber gefügten merowingischen Helm, den das archäologische Museum von Straßburg aufbewahrt : ein Kunstwerk, das die Legende von den kulturlosen Barbaren schon allein Lügen straft.

Eine schöne Zugabe ist die abschließende, lange Liste der elsässischen Ortsnamen in ihrer ursprünglich deutschen, erst viel späteren französischen, ‚französisierten‘ Form. Auch sie sind, wie die gefährdete elsässische Sprache überhaupt, ein Beweis für die Behauptung, die das Buch in seinem Titel aufstellt. Und wenn man bedenkt, dass selbst der Name des Elsass, so oder so, in der 2015 neugeschaffenen ‚Région Grand Est‘ unterzugehen droht ... Es braucht wachsame Menschen wie Bernard Wittmann, „fervent défenseur de l’identité alsacienne“, um derlei zu verhindern. Elsàss stand uf!

Dr. Johannes Werner

 

- Dans la Mittelbadische Presse / KEZ du 8.4.2023

 

- Dans la revue "L'Alsa'Parisien" n°36 Sept. 2022 p.13 

- Sur le site de l'association d'histoire Unsri Gschicht  (9.5.2022)

https://www.unsrigschicht.org/page/1858370-nos-ancetres-les-alamans-bernard-wittmann?fbclid=IwAR2-ycAOPo5u57XRKa6R-8NIGAn22sAbABj-a9T3Kyp84AInzukZeZCRWQQ